JUIN 2012

Publié le par swey

  Bon, je sais, on n’est encore une fois en retard. Très en retard pour raconter nos bétises…. On pourrai trouver mille excuses, mais en fait, le temps passe à une vitesse vraiment autre que celle qu’on connaissait quand nous étions terriens !

 

Je vous raconte la suite : Il était une fois…..

 

Le Samedi 2 Juin, en compagnie de Daminen sur SATCHMO ? nous quittons notre magnifique petite île de Noronqui sur Los Roques, très tôt, sans faire de bruit et mettons le cap sur le petit archipel des Aves.

(Il y a deux archipels nommés Aves, le premier que nous visons, désert, est appelé  ‘’Las Aves Barlavento’’, autrement dit les Aves ‘’au vent’’ ; le deuxième archipel, plus loin, est nommé ‘’Las Aves Sottovento’’, sous le vent et celui-ci est habité par des gardes côtes vénézuéliens) .

Petite navigation tranquille, alizées poussant dans le dos, et vers 15 heures, nous entrons dans le dédale des patés de corails pour nous mettre à l’abri de l’île principale.

 La couleur de l’eau est fantastique ! (cet adjectif reviendra souvent, j’en ai peur…), les teintes et couleurs indiquent la profondeur. Nous glissons dans les chenaux bleu foncé, en laissant à gauche et à droite les verts émeraude des pâtés coralliens ou le blanc des fonds de sable….  Comme en rêve !

Pas un chat en vue, pas de mât, de barque ou d’habitation, rien que l’île basse avec sa mangrove et ses arbres courbés par les alizées.

Seuls habitants, des fous de Bassan au pieds bleu, des frégates et quelques oiseaux de mer pas tout à fait identifiés….

Les fous de Bassan sont des jeunes, au pelage ( ?) tout gris, pas encore habillé de blanc comme les grands. Curieux comme des fouines ‘’zailées’’, ils planent à notre hauteur pour nous observer de leur oeil tout rond !

Une fois à l’ancre, nous coupons le moteur, et restons un très long moment à savourer le silence, le décor noyé de soleil et de vent, les couleurs, les oiseaux, les arbres … tout est magnifique. (je vous avais prévenu !) IMG_3317.jpg

Le soir, barbecue sur SATCHMO avec pour invités deux thons pêchés par Damien pendant la route.  Bonne musique, bonne compagnie (Damien, les étoiles, les zoiseaux, le vent rafraîchissant …)

 

Le lendemain, tôt, pendant que Eve dort encore et que rien ne bouge sur SATCHMO, je pars en silence avec l’annexe le long de la mangrove, observer les oiseaux et les fonds.  Plus de silence. Tous les arbres sont occupés par des fous de Bassan et des frégates, et ça piaille, ça bouge, ça s’envole, ça se pose…   Magnifique de tranquilité... 

Au retour, après le café, nous partons avec Damien en annexe visiter le fond de l’île, dans une sorte de labyrinthe  de mangrove où nous découvrons des bébés fous de Bassan, tout habillés de duvet blanc. (Enfin, les bébés en question sont plutôt déjà gros !) IMG_3356.jpg

Ensuite, nous partons visiter une plage sur laquelle il y a une barque en bon état qui sert surement lors de campagnes de pêche car nous découvrons sous les branches une vingtaine de fûts d’eau douce marqués au nom de bateaux.  Nous jouons les petits explorateurs, puis nous rentrons déjeuner. Léger…

L’après-midi, plongée sur les pâtés de corail, sieste et lecture. Puis partie de Scrabble avec Damien qui n’a aucune pitié !  Je l’ai quand même battu 2 fois…

En soirée, Eve prépare un poisson à la tahitienne sur les indications de Damien et de moi, avec l’eau du lagon… Le poisson fut délicieux, mais la nuit, les lumières des toilettes des deux bateaux restèrent allumées longtemps…. Une histoire de papier qui n’a rien d’administratif.  Plutôt laxatif…

L’eau du lagon, avec tous ces oiseaux …

 

Les jours suivants se ressemblent, lever tranquille, ballades à terre, plongées. On change de mouillage pour un endroit plus abrité du vent. Damien et Eve font des gâteaux et de bons petits repas sur un bateau ou l’autre. IMG_3333.jpg

Toutes les fins d’après-midi, Scrabble bien sur, avec des scores de délire ! Arrête Damien ou je ne joues plus !

Nous verrons venir une barque une fin d’après-midi, on délirait en pensant ‘’pirates ou pas pirates’’ ? Finalement, de sympathiques pêcheurs vénézuéliens qui nous demandaient des cigarettes…

Nous trouverons enfin, après de nombreuses recherches le ‘’monument aux bateaux’’ sur le côté au vent de l’île. Nous travaillerons très sérieusement à faire nos bouts de bois sur lesquels sont gravés et peints nos prénoms et le nom des bateaux. P1050856.jpg

Tous (ou presque) les bateaux qui passent ici laissent un bout de bois gravé ou une pierre peinte. Nous retrouvons des noms connus déjà rencontrés et la plus ancienne marque date de 2005.

Mais nos réserves d’eau s’épuisent, nous fournirons quelques bouteilles d’eau à Damien et c’est la mort dans l’âme que nous quittons notre petit bout d’île. Il faudra qu’on revienne !

Ancre levée vers 13 heures, nous la remettons à l’eau derrière un îlot des Aves Sottovento vers 17 heures. Ici, il y a de la lumière sur les îlots (gardes-côtes, douane ou autre…) et quelques voiliers mouillés. Ca fait bizarre de revoir des ‘’zumains’’ … Nous espérons ne recevoir la visite de personne !

Bien sûr, Scrabble de soirée et barracuda pêché par Damien ! Nous avons pêché une bonite de belle taille mais avant qu’elle n’arrive à bord, elle a été bouffée ! Par un + gros.(requin ?) Du coup, ce sera barracuda au menu !

Le lendemain, nous nous balladons avec Damien sur l’îlot, farnientons, déjeunons et Scrabblons. Journée de détente car vers 19H 30, tombée de la nuit nous partons et mettons le cap sur Curaçao, à environs 60 miles d’ici. Damien préfère partir plus tard. Ou plus tôt demain matin.

 Nous naviguerons de nuit, passerons l’île de Bonnaire dont nous ne voyons que les lumières, puis ce sera Klein Curaçao, petit îlot très touristique que nous laisserons à notre droite, et enfin, vers 8 h du matin, nous entrons dans le goulet de Spanish Waters à Curaçao. Après avoir tourné dans les baies, nous mouillons la pioche abrités derrière un tout petit bout d’îlot qui casse le clapot de la baie. Car ici, le vent souffle assez fort, canalisé par les collines environnantes.

Damien viendra se mettre pas très loin de nous en fin d’après midi, et nous dînerons tranquillement à bord en nous racontant la traversée et nos projets.

Damien ne compte pas s’éterniser ici, et le lendemain, nous partons en chœur à la capitale, en bus, pour faire les formalités. Douanes, immigration, autorités portuaire, le grand jeu ! Damien fait l’impasse car il compte partir vite, l’île ne lui plait vraiment pas, et je comprend ! C’est la Hollande sous cocotiers ! P1050876.jpgTourisme et tourisme, rien à voir.

Nous prenons nos marques comme à chaque arrivée, c’est l’inscription wi-fi pour avoir l’internet (30 $ pour le mois), le bus gratuit du supermarché tous les matins à 10 heures, c’est les ‘’happy-hours’’ les mardis et vendredi soir chez Norman, où tout le monde se retrouve et où l’on peur rencontrer les spécialistes divers ; mécanique, voilerie, gaz, déssalinisateur…

Nous avons décidé avec Eve de nous équiper d’un déssalinisateur, qui nous permettra une plus grande économie et évitera de toujours compter l’eau qu’on utilise. Curaçao sera donc pour nous une grosse étape technique.

Mais, ça commence plutôt mal : le hollandais responsable de la marina où j’avais réservé par internet me dit qu’il n’a plus de place. Je soupçonne plutôt mon look de dépenaillé, car des places, il y en a ! Je suis venu en annexe avec Damien, et on était trempés comme des soupes. Bref, pas le look du hollandais BCBG qu’il fallait…

Damien nous quitte le 12 juin au matin, il va découvrir la Colombie, lui aussi en a marre des Antilles… Vivement le continent Sud américain. Bonne navigation SATCHMO, et hasta la vista Damien, on se reverra dans un mouillage plus sympa qu’ici !

Avec Eve, nous commençons à chercher un endroit pour laisser le bateau, nous devons rentrer en métropole pour le mariage de Sonia, et ça commence à urger. Tant qu’on a pas de place sûre, on ne peut pas réserver de vol…

 

Nous finissons par trouver une place à sec à Curaçao Marine, à Willemstat la capitale et insistons pour payer de manière à être sûrs d’avoir une place. Rendez vous est pris pour sortir le bateau de l’eau le 2 Juillet.

Nous rencontrons Bob, Belge flamand et hyper sympathique qui nous met en relation avec un américain, Barry Day, qui commercialise des déssalinisateurs. Nous nous rencontrons, il vient à bord voir la place qu’il y a de disponible et nous conseille un ensemble groupe éléctrogène-déssalinisateur pour une autonomie totale. Nous sommes convaincus, et passons commande. Je vous passe les détails de communications avec la banque (à 3 heures du matin pour nous pour avoir le banquier en France…) et finaliser les transferts de fonds. Une aventure en soi.

Bref, tout sera là pour notre retour en Septembre.

Nous réservons nos billets d’avion et enfin, nous relâchons un peu la pression.

 

Nous avons retrouvé Jean-Paul et Brigitte sur VALMOA qui ont quitté Grenade mais ne se sont pas arrêtés à Las Aves ! Nous leur racontons…

Avec Bob (bateau PAWKE), nous avons rencontré l’équipage de BALOO, Richard (dit Rachid), Cynthia et Démian (8 ans). Nous nous entendons bien et faisons des ballades, guidés par Bob qui écume les Antilles depuis prés de 10 ans et connais tous les bons coins. C’est Bob qui nous donnera l’idée de la suite du voyage et nous fournis en documents et cartes. Merci à toi Bob, une vraie mine de savoir et de renseignements !

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Nos petites habitudes sont prises, courses au supermarché avec la navette gratuite du magasin (pas fous, ils capturent leurs clients comme ça !) et ballades à Willemstadt. Diners chez Bob, chez les BALOO ou à bord du SWEY et bricolages divers.

Nous échangeons notre fidèle petite annexe contre une plus grosse, un peu plus fatiguée mais beaucoup moins ‘’mouillante’’ et plus vaste. Comme il y a quelques réparations à faire, Eve râle contre mon sens des affaires.  Hola ! Mutinerie ?

En fait, elle apprécie de ne plus se faire tremper en revenant de faire des courses…

Un matin, en allant prendre notre bus-super marché, nous sommes doublés par la vedette des gardes-côtes qui remorquent deux jet-ski. A l’arrivée au ponton, beaucoup d’uniformes, et deux types menottés les mains dans le dos. De l’autre côté de la route, coté mer, un autre jet-ski et un autre type menotté.

A notre retour de courses, les uniformes sont encore plus nombreux, il y a des caméras et des douaniers sont en train de sortir des paquets des jet-ski. Nous apprendrons qu’il y avait en tout 180 Kg de poudre blanche, pas du sucre…

 

Enfin, le 2 Juillet, nous retirons notre ancre à 8h du matin et nous nous dirigeons vers l’entrée du goulet de Willemstadt après être sortis de celui de Spanish Waters. Le vent souffle frais, et en 1 heure, nous voici devant le pont-ponton qui s’ouvre pour laisser passer les cargos et autres bateaux.

Enfin, qui devrait s’ouvrir, car, contactés par radio, les autorités du port me disent que c’est férié et que le pont n’ouvrira qu’à 13 heures !

Nous avons donc tirés des bords pendant 5 heures devant Willemstadt avant de pouvoir rentrer dans le goulet puis la baie en passant sous l’immense pont routier. P1050869.jpg

La baie est entièrement dédiée au pétrole. Raffineries, gazoducs et autres usines à produits chimiques. Curaçao recoit et traite le brut vénézuélien, et c’est la deuxième source de revenus après le tourisme.

Nous nous amarrons au quai de Curaçao Marine et attendons le lendemain.

Et le lendemain, début des hostilités. Après avoir fait les paperasses au bureau, le responsable du chantier me mène en bateau ( ?? !!) en répétant, oui, oui, on vous sort dans 20 minutes !  De 20 en 20 minutes, la journée se passe et puis à 17 heures, les employés quittent leur boulot !

Nous profitons des douches et de l’internet qui se révèlera le seul truc gratuit au chantier. Tout le reste se facture : prêt d’un outil, branchement d’un tuyau, etc… Je leur demande de ne plus me faire de sourire, je n’ai pas les moyens de me payer un sourire… P1050982.jpg

Les 3 jours suivants se passeront en rangements, préparation du bateau que nous abandonnons pour deux mois, course à l’immigration pour les papiers, une journée fantastique de détente avec les BALOO et le 7 Juillet, nous nous envolons pour Paris via Amserdam.

En fin de compte, à part no chères îles Aves, le mois de Juin ne restera pas un mois remarquable, à part la rencontre de Richard Cynthia Démian et Bob qui nous ont permis de respirer un peu, beaucoup.  Merci à vous, amigos !

BALOO sera parti quand nous reviendrons, mais l’ami Bob sera encore là !

Donc, rendez vous pour après l’été …..

 

Captain SWEY  .....

 

 

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Mais non, mais non, vous ne rêvez pas. C’est bien nous que revoilou, je sais, ça fait trois mois qu’on lambine, mais on était en vacances, en France, et au retour, on a eu plein, plein, de boulot, non pas en bois, du taf, du travail quoi ….

  

Donc buenas dias, hello, bonjorno en tutti ….. Le mois de juin va enfin se décider à voir le jour.

 Ou, que c’est t’y donc qu’on s’était arrêté ? Ha oui, sur Los Roques, on décampe vers les Avès because les autorités nous collent au train.

 

  Nous levons l’ancre tôt le matin pour ne pas réveiller la flicaille, il fait juste jour et le vent est avec nous. L’arrivée sur les Avès a un je ne sais quoi d’Hitchcokien… Le paysage est magnifique, personne en vue. C’est là que le bon Dieu a perdu ses chaussures…IMG 3314 Je suis penché sur la table à carte, car l’entrée est difficile, des cailles partout, avec une carte complètement fausse. Et, tout à coup, j’aperçois une ombre toute noire, dehors, à travers le hublot …. Tu as du rêver, tu pars en cacahuète ma pauvre vieille. Je continue de vaquer à mes occupations, et à nouveaux, une apparition plus black que du cirage au hublot. Cette fois, je vais me poster devant, le nez collé à la vitre. Et à nouveau, c’est un oiseau, il est tout noir avec des pieds palmés tout bleu. C’est un fou de Bassan, mais il y en aura d’autres plein d’autres, ils nous font un cortège de bien venue.  Ils sont curieux comme des chattes pleines, ils nous regardent à travers les hublots les petits canaillous ….  L’arrivée se fera après quelques engueulades à travers un véritable labyrinthe de rocailles et de hauts fonds. Comme toujours, le scénario catastrophe !!! « On va se planter !!! ». « Va à l’avant » me crie Le Capitaine !!! Tout ça pour que je lui foute la paix, il croit que je ne l’ai pas vue venir avec ses gros sabots. « On repart, j’en ai marre !!! » Heureusement qu’on était seul parce que l’arrivée a été théâtrale. Mon coté italien, la comédia d’el arté !!! Mais que voulez-vous ? Comme disais la mémé : « quand on est né pointu, on ne peut pas mourir carré ». A la limite, on peut se bonifier en devenant ovale ? Mais, que voulez vous, c’est La Eve, elle est comme ça…. IMG_3331.jpg

 

Ce n’est qu’une fois arrivée que j’admettrai que ça valait largement le détour, le paysage est magnifique et sauvage. Des oiseaux par milliers, de partout. Des fous tout noirs, des vilaines frégates au bec crochu, et des genres d’autres « zoizeaux » que je ne connais pas. Et ça piaille, ça virevolte… L’eau est plus turquoise que turquoise. Turquoise, c’est turquoise. Mais plus turquoise que turquoise, c’est quoi comme couleur ?  C’est couleur Avès !!!

 

Bien entendu, l’ami Damien avait péché  deux gros, du thon, non pas les femmes moches, du poisson !!! Après les avoir opérés en bonne et due forme, on  passera le premier au « barbeuc » avant d’en engloutir quelques filets, le soir même. Le deuxième épisode, sera pour le lendemain soir …

 

 

 

Dimanche, jour du seigneur, je fais la grasse matinée. Il est 10 heures au moins quand je soulèverai la paupière. Le Doudou, lui, est déjà allé faire un petit repérage aux alentours. Puis petite plongée sur un tombant, sympa, mais toujours des fonds un peu délabrés par de nombreux ravages fait à la dynamite. Les poissons sont au rendez-vous tout de même, mais pas de flore… Puis petite balade sur la plage, de là, on apperçevra un bateau au loin. Vite, on rentre à bord, on ne sait jamais, et si c’était des pirates …  Mais non, ce ne sont que de braves pêcheurs qui voudront nous donner du poisson à volonté contre un paquet de clopinettes. On déclinera leur offre car on en a encore un gros au frais qui nous attend pour la soirée. Et, en salade cru à la Tahitienne s’il vous plait.

 

Le soir venu, je me met donc en cuisine. Etant un peu dans le doute, je pose la question aux 2 messieurs. Est ce que je fais macérer le poisson à l’eau turquoise des Avès ou avec de l’eau du robinet salée ? Ils me répondent en cœur : « enfin, elle est naturelle, pure, la mer ici ». Peut-être, mais les milliers d’oiseaux y ch…… dedans à longueurs de journée ? Hé, Ho Bonne Mère ! Je vais les écouter, et faire macérer mon poisson dans cette eau miraculeuse. Il fut très, très bon à déguster, mais quelques heures plus tard, dans la nuit… On a tous les trois été anoblis, on a trôné pendant plus de 24 heures. Une courante !!! Comme jamais je n’en avais eu !!! J’aurai du suivre mon intuition. Enfin, on n’est pas mort, mais les Jacob Delafont s’en souviennent encore…

 

Le lendemain, nous irons mouiller un peu plus loin, devant une charmante petite plage. On ira flâner au grès du vent le long du rivage… Puis sieste …. ZZZ… Petit scrabble, gâteau. Omelette, re-gâteau, et dodo. Pour certain, c’est : métro, boulot, dodo, et pour d’autres c’est : lever pas trop tôt, plouf sous l’eau, gâteau, dodo…. C’est la vie … On tiendra ce rythme quelques jours avant de partir à la recherche du monument aux bateaux.IMG_3363.jpg Il s’agit d’un lieu caché derriere la mangrove, où les voiliers qui sont passés aux Avès, ont laissé leurs pedigrees gravés, soit sur une vieille rame, soit une pierre, ou une planche en bois d’arbre… Chacun son style… Nous ce sera sur planche. On a eu un peu de mal à le trouver ce petit trou qui conduisait au sanctuaire…P1050833.jpg Mais, enfin, après quelques dératés dans la vase, où j’ai bien failli perdre une godasse, après une attaque en bonne et due forme des escadrons de moustocs assoiffés de sang … On a fini par le trouver le lieu saint…. On ne reviendra déposer nos trophées que le lendemain, car on voulait faire ça bien, sur du bois précieux, et en couleur, pinceau à la main !!! Le soir, ce sera le père Damien qui nous fera des crêpes salées, et sucrées.

 

Le surlendemain, nous quitterons ce petit paradis, pour faire un petit saut de puce sur l’îlot d’à coté. La veille de notre départ, nous aurons eu un dernier hommage de la part de Madame De La Raie Manta. Elle était immense et majestueuse, elle est passée nonchalamment en nous frisant la moustache comme pour nous narguer ! Malheureusement nous n’étions pas dans l’eau à ce moment là !!! Durant la navigation, on manquera une bonite, et on ne pêchera qu’un reste de tête de thon ….. Probablement bouffé par plus gros que lui, un requin ??? P1050860.jpg Et bien entendu, le soir quand on se retrouvera, qu’est ce qu’il aura le révérend père Damien dans sa besace ? Un énorme barracuda, d’au moins un mètre de long !!! Et je ne suis pas de Marseille, même si j’y ai travaillé !!! Il a fallu sortir l’artillerie lourde pour le tronçonner, sans parler des écailles qui étaient grosses comme des pièces de 5 francs !!!  Il nous faudra 3 jours au moins pour l’achever en filet, en darnes, au colombo, au lait de coco, curry etc …  Mais les réserves baissent, notamment, l’eau, il va nous falloir songer à partir retrouver la civilisation.

 

Nous décidons de partir au coucher du soleil pour arriver de jour sur l’île de Curaçao. Damien, lui, préfère partir le lendemain, on se rejoindra sur l’île.

 

Le ciel est orageux, il y a même des « zéclairs » ! La Eve n’est pas tranquille, mais finalement, la navigation se fera pénard pendant la nuit.  On entrera dans la baie de Spanish Waters le matin vers les 8 heures. Et là, qui c’est qu’on voit arriver, à notre grande surprise ? Brigitte et Jean Paul de Valmoa. Ils ont finalement décidé de continuer un peu plus bas.

 

Damien, lui arrivera dans l’après midi. On finira d’achever l’énorme barracuda, et puis dodo…

 

Le lendemain, ce sera journée formalités. Et pour ça, il faut prendre le bus et aller à la capitale (Willemstad).P1050875.jpg On en profitera pour faire quelques petites courses sur le marché Vénézuelien… On fait connaissance avec les lieux, on va acheter des dollars chez madame « machine à sous ». puis retour à Spanish Water. Le lendemain ce sera rangement, coutures diverses et variées, bricolages « z’en tout genres », lessives, abonnement à un réseau wifi inter nénette, puis miam miam , et dodo.

 

Le lendemain, on ira chez Norman, abreuvoir pour navigateurs desséchés, et renseignements en tous genres… On y rencontrera une charmante petite française Cynthia, et son fils Démian. Elle m’est d’emblée sympathique, c’est normal elle a un accent du midi à couper au couteau, et elle est originaire d’Avignon, chez moi, en bas, dans LE SUD. Ca faisait longtemps que je ne rencontrais que des bretons au beurre demi sel. Ca fait du bien de parler d’huile d’olive, de ratatouille et de caillette du midi !!!

 

Nous irons faire les courses avec Damien. Nous nous y rendrons avec le bus gratos du super marché !!!P1050863.jpg Hé oui, pour une fois qu’il y a quelque chose de gratuit dans ces îles, on va pas s’en priver !!! Et, dans l’après midi, grosse « catastrophen » !!! La place que l’on avait réservée au port n’est plus disponible, comme par magie !!! On a été à nouveau victime du délit de sale gueule !!! Quelle idée aussi de se balader en short à franges, tee shirt et cheveux longs aux Caraïbes !!! Je suis en panique complète, La France ? Mes « Ninous » ? Prendre l’avion ? Où laisser le bateau ?

 

Le lendemain, ce sera le grand départ du père Damien vers La Colombie…. Salut l’artiste, on se retrouvera, mais on reste en contact par « le nènette ». Et il nous racontera comment c’est le nouveau continent…

 

Ce n’est pas tout, mais il faut préparer notre envolée pour La France, retrouver mes « Ninous », marier ma petite Sonia, revoir la famille, les amis …. Il est peut être question de filer en Colombie ? Mais finalement Mon Doudou trouvera un port à sec sur la capitale, ce sera Curaçao Marina !!! Ouf, sauvés par le gong !!! On en profitera pour gratter la panse barbue du petit SWEY, et lui refaire une beauté en couleur en Septembre. Quand au dessalinisateur, ce n’est qu’après de nombreuse démêlées banquières que nous en ferons la superbe acquisition ! On lui règlera son compte au retour, après la peinture….

 

  Rencontre avec La Belgique …

 

  C’était à l’arrêt de bus, on allait faire les papiers à Willemstad. A l’ombre juste là, devant moi, était assis un charmant monsieur qui m’abordera en « roosbeef langage ».P1050910-copie-1.jpg J’essaie de me débrouiller comme je peux, mais en butant sur un mot, je sors une gauloiserie. C’est à cet instant qu’il va s’écrier : « vous parlez français ?». « Hé bien, oui, puisque je suis française, et du Sud, ne confondons pas ! ». Lui, est Belge, une fois !!! La conversation s’engage, il est fort sympathique, deux fois… Et puis j’ai une affinité innée pour tous nos amis francophones.

 

C’est comme ça que l’on a sympathisé avec l’ami Bob chemin faisant…. Il nous invitera un soir à son bord, et c’est là que nous retrouverons Démian et Cynthia, qui nous présenteront son mari, pou elle, et son papa pour lui. « Je m’appelle Rachid, je suis Arabe et alcoolique », nous déclare t’il !!! En fait, il est bourré d’humour, s’appelle Richard, et a une affection particulière pour le pays de son enfance : Le Maroc, il boit parfois du pastis, et sait faire le café à l’italienne. Leur voilier s’appelle Baloo, il est blanc et mauve, vous ne pouvez pas le louper.P1050924.jpg Ils sont partis il y a quelques années de cela, avec leur petit Démian, on fait la descente, comme nous, sont passés par Le Maroc, les Canaris, Le Cap Vert, puis se sont arrêtés deux ans en Guyane. Le petit Démian est vif et très obsevateur. Toi, tu es vieille, me dira t’il avec un sourire jusqu’aux oreilles. Je l’aime bien, et je m’amuse à le taquiner souvent, mais il ne se laisse pas faire, et a de la répartie !!! S’en ait fait la, mayonnaise prend entre tous ce nouveau petit monde de Don Camillo !!! Bien entendu, on refait un peu le monde, mais pas des masses, parce que, honnêtement, je pense que c’est peine perdue !!! Hé puis d’abord, on devrait flinguer, ne serait ce que moralement un z’hom politique ou gros pourri par jour !!!  Ca fait du bien, ça soulage. J’adore l’accent Belge de Bob, allllez, alllez, une foiééé !!! Il me rappelle, Ma Framboise. Décidément, les Belges sont des gens forts sympathiques des millions de fois !!!

 

L’ami Bob nous donnera quelques bons tuyaux sur le coin, c'est-à-dire l’intégralité des Antilles, ça fait un moment qu’il grenouille par là, en long, en large, et même en travers. C’est lui qui nous conseillera pour l’achat du dessalinisateur que l’on devra monter au retour en septembre. Mais ceci est une autre histoire…

 

Les journées se suivent, et l’on se fera quelques petites bouffes ensemble ? On ira marcher le long du lac jusqu’à la mer,P1050907.jpg il y aura de magnifiques Flamands Roses d’une couleur hors du commun!!! Une couleur que je n’ai jamais vue, même pas chez nous aux salins de Hyères !!! Ceux la semblent avoir la « boufaïsse » qui leurs monte tellement ils sont roses fluo !!!

 

L’ami Bob, lui restera sur Curaçao jusqu’en septembre, mais Richard,Cynthia et Démian, eux, partiront vers La Colombie, puis Les San blas, pour enfin traverser Panama vers mars. Ensuite, ce sera direction, La Polynésie. Tout un programme… Et on commence sérieusement à s’y intéresser nous aussi… De plus en plus…. Ca germe….

 

Mais c’est pas tout, ça, les journées s’effilochent, et on doit préparer notre envol vers La France. C’est avec difficulté que nous réussirons à prendre nos billets !!! Tout un « binzzz » !!! Allo la banque, qui bloque, allo le banquier, en pleine nuit pour nous, et en plein jour pour lui !!! Bref, le monde est peuplé de « cons pétants » !!! Si tu veux quelque chose, c’est pire qu’un accouchement, ça se fait en neuf mois et dans la douleur !!! Merci les grands professionnels !!! J’ai pris quelques « boufaïsses », et quelques sueurs froides avant de pouvoir dormir sur mes deux oreilles, et avoir les billets en poche !!! Enfin, bref, comme disait Pepin, c’est fait !!! Et je trépigne d’impatience… Je vais enfin pouvoir les serrer très fort contre mon cœur, bientôt, Mes « Ninous » …. Je reverrai tout le monde, la famille, les amis … Ce sont les seules et uniques raisons qui nous poussent encore vers La France. !!! Vivement les vacances !!!

 

Nous ferons nos au revoir à Bob que l’on retrouvera en septembre, puis c’est le grand jour, on part pour Curaçao Marina.

 

Le soleil brille, la Eve frétille comme un petit gardon tout frais, on lève l’ancre avec un petit vent bien portant et en deux coups de cuillère à pot on se retrouve à Willemstad, devant le pont flottant. Appel radio pour que l’on nous ouvre la barrière, et ne voila t’y pas qu’ils nous disent non !!! Ils ouvriront le pont à 13H30 et pas avant, c’est férié !!! On le savait, mais on nous avait certifié qu’il n’y aurait pas d’incidence sur l’ouverture du pont. On va passer 4 heures à faire des ronds dans l’eau, à attendre le bon vouloir de ces petits messieurs !!! Je leur ai souhaité de tout !!! Les hémorroïdes, et qu’ils ne puissent jamais plus se gratter !!! Enfin c’est en retard, à 13H45 qu’ils nous laisseront passer ces espèces de « trous duc » !!! Heureusement que je ne suis pas cardiaque !!!

 

C’est vers les 16H que nous nous amarrerons devant Curaçao Marine. Le surlendemain, on sortira le petit SWEY de l’eau pour aller sagement à sec se faire gratter la couenne au karcher.  Les quelques jours qui suivent, on s’affaire pour tout préparer …  Le bateau, les valoches, les billets, les passe ports, la robe pour « Ze Mariage of ze siècle » (celui de ma petite Sonia), tout se bouscule dans ma petite tête, j’ai tellement hâte …. Surtout, ne rien oublier !!! Doudou, quand à lui, est d’un calme olympien, fidèle à son image, une chose après l’autre et méthodiquement. La Eve, elle, est en effervescence, pire qu’un tube d’aspirine !!! Une véritable puce folle !!! Mais je finis par tout boucler…

 

L’avant-veille, il ne nous reste plus qu’à attendre Les Baloo, Baloo qui doivent nous rejoindre pour une journée détente. Mais, on attend, et ils arriveront en courant et à pied. Le loueur de voitures locales leur a fait faux bond, le saligaud !!! Mais ils sont quand même venus pour nous dire au revoir et passer cette journée avec nous. Merci à vous trois, on se reverra certainement un de ces jours, là bas, un peu plus loin, outre pacifique… Et on garde le contact… On Ze  inter nénette….

 

Puis c’est le grand jour… On va s’envoler…. J’aime le moment où l’avion s’immobilise devant la piste, les moteurs chauffent, ça gronde, ça rugit… Et hop, on s’envole vers les étoiles… Il y a quelque chose de l’enfance qui me remonte à ce moment là. Peut-être un je ne sais quoi de manèges ? Ensuite on monte, on monte…. Haut, très haut… Pour aller, loin, très loin…. On est au dessus des nuages qui forment un nid douillet. On aurait même envie d’aller prendre « l’appéro » sur la terrasse, là, tout à coté, sur l’aile de l’avion…. Bon, c’est fini ces divagations !!!

 

Et c’est en atterrissant que je terminerai car j’ai dépassé mon temps, on est déjà le 8 juillet, et c’est complètement à la masse, et en complet décalage horaire, que l’on débarque in Grosss Parissss en traînant les valises à roulettes. On se dirige lentement avec Madame SNCF, vers le petit nid douillet de Papa et Maman Marchaud. Je vous donne donc rendez-vous en septembre, et si vous êtes bien sâges, je vous raconterai un peu nos vacances et le mariage de ma petit hirondelle….

 

     Hasta La Vista Compagnéros ….

 

  La Eve qui rêve….

 

  

 

 

 

        

 

 

 

     

 

 

 

 

 

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