Fevrier 2012

Publié le par swey

Coucou, nous revoilou !
Un mois de Février en dent de scie, et une dent contre certaines pratiques de certaines îles… Je m’en vas vous raconter…
Fin Janvier, nous sommes passés dans le lagon intérieur de l’île de St Martin, sorte de mer interne, coupée entre France et Hollande. Passage à la caisse bien sur, ce sera une constante à St Martin, TOUT est payant. Mouillage, parking d’annexe, renseignements, sourires, droit de passage..etc. Nous faisons également les papiers de sortie de Hollande, nous n’avons pas l’intention d’y revenir à Las Vegas sur mer.
Au passage du pont qui permet l’accès au lagon, on se fait un peu engueuler (gratuit !) parce qu’on ne va pas assez vite. Je lève les bras au ciel et ralenti encore un peu… Une fois dans le lagon, grattage de tête devant le balisage incompréhensible et incohérent… et donc un ou deux plantages en douceur dans les hauts fonds. Nous finissons par atteindre le quai de carburant pour le plein de G.O. et d’eau. Puis retour dans les chenaux ‘’balisés’’ pour rejoindre le côté français, où nous mouillons notre ancre. Le lendemain, petit tour en annexe à Marigot, LA ville. Passage à la douane pour se déclarer, et là, le douanier, fonctionnaire français, ne veut s’exprimer qu’en anglais ! Du coup, je ne comprend plus l’anglais et il revient chez Molière, de mauvaise grâce… Coût du droit de faire les papiers d’entrée : 5 euros ! Ce sera gratuit en Guadeloupe. (?). Bon, on va se balader en ville, en hormis Gucci, Rolex et autres petits artisans pas très locaux, rien de bien attrayant, vie très chère et comme côté hollandais, money first. Mais un petit air moins Las Vegas et village plus franchouillard. Retour au SWEY et repos.
Le 3 Février, nous empruntons le chenal très étroit qui relie le mouillage au pont de Sandy Point, passons le pont (gratuitement !) et mouillons dans la baie devant Marigot. Mouillage tranquille mais très encombré. Franchement, je ne sais pas ce que l’on peut trouver comme attrait à cette île. Nous n’y reviendrons certainement plus. P1050317.jpg
Un rayon de soleil pourtant : l’embarquement de Clotilde à bord du SWEY ! C’est la première fois que nous prenons un flot-stoppeur, et nous avons marché au feeling… Super Clotilde, notre cousine de la Belle Province, j’ai nommé le Québec ! Eleveuse de graines et de légumes de son état, elle s’est révélée curieuse de tout, active, enjouée, s’est adaptée à nos bons caractères… J’arrête les fleurs, Clotilde, puisque ton rayon ce sont les plantes comestibles. Et bio !
C’est encore Clotilde qui nous entrainera un soir à Grand Case, un peu plus au nord dans l’île où elle nous présentera à Jean-François qui habite là en bord de plage et accueille tout ce qui navigue de passage. Très bonne soirée autour de plats locaux délicieux.. Et Nathalie qui nous ramènera au mouillage, tard le soir… Encore de bons souvenirs.
C’est donc à trois zoulous que nous levons l’ancre tôt le 9 Février avec pour intention de visiter les îles de St Kitts et Nevis, à une trentaine de miles plus au sud. Et bingo, dés la sortie de la baie, c’est du vent de Sud Est, juste dans le nez qui nous prend. Au près, nous avalons les miles difficilement et le soir, à la nuit, nous passons de justesse, à l’aide du moteur pour nous épauler, entre St Eustache et St Kitts. Clotilde me propose de prendre le quart, et je file dormir une heure ou deux…
A une heure du matin, nous jetons l’ancre un peu à l’aveuglette dans le port de Basseterre à St Kitts.
Au jour, nous découvrons le décors : un port avec des réservoirs, des quais de pêcheurs, des paquebots et juste en face de nous les bâtiments des gardes cotes avec leur grosse vedette.
Avec l’annexe, nous allons leur demander où faire les formalités, et ils nous indiquent un douanier sur un quai qui lui, nous dit d’aller au port de plaisance, derrière les paquebots.
Nous levons l’ancre, mais le port est très étroit, les quais très hauts, ça brasse beaucoup et je ne veux pas me risquer dans les chicanes. Nous mettons donc le cap sur l’anse de White House Bay et jetons l’ancre vers 13 heures parmi une demi douzaine de bateaux. Après-midi rangements, baignade et Scrabble dans un décors de collines un peu pelées… Puis nuit complète dans la baie abritée.
Samedi 11 Février. 10 heures. Je dépose Eve et Clotilde sur le rivage, elles vont à Basseterre faire quelques courses et les formalités d’entrée pour les îles de St Kitts et Nevis. Vers 13 heures, Eve m’appelle avec la radio portable du rivage. Elles sont accompagnées de 3 douaniers qui désirent me voir, et, me dit elle, on est passible d’une amende de 10.000 $ …Je rejoint le groupe en bermuda, et les 3 gabelous m’expliquent le topo. Pour me permettre de ’’reflexionner’’ un peu plus, je glisse à Clotilde que j’ai perdu mon anglais, elle fait donc l’interprète. On nous accuse de ne pas avoir fait l’entrée dans le territoire à l’endroit ad hoc et que nous contrevenons à la loi. Je suis invité à m’habiller et à les accompagner aux bureaux des douanes, en ville à 15 km de là. J’emprunte le Tshirt et les tongs de Eve, et accompagnée de Clotilde (pour l’anglais que je ne comprend plus), nous grimpons dans le 4x4 et hop, direction la ville. Au moins, on aura vu une partie de la cote et de l’interieur de l’île…
Au bureau, je plaide ma cause, nous ne sommes pas des terroristes ni des fraudeurs, les filles sont allées de leur chef faire les formalités etc… Le chef des 3 douaniers nous comprend, et va en référer à son supérieur. Quand il revient, son supérieur ne veux rien savoir, nous sommes contrevenant ‘’to section 21 (1) (a) of the Customs Control and Management Act Cap. 20.04 of the Revised Editionof the Laws of the Federation’’ mais oui, excusez moi, j’avais oublié la section21.… ! ! Grand prince, le chef du chef baisse la prune à 600 $ EC (East Caribbean)… Comme je n’ai pas un sou en $ EC, un douanier m’amène en 4x4 à la banque retirer des sous.
Après Praia au Cap Vert, ou un policier avait payé le taxi pour permettre à Eve d’aller à la banque, cette fois ci, c’est un douanier qui m’amène à la banque !
Bref, après paiement, reçu, signatures, papiers tamponnés, N°de passeports relevés…, je leur déclare que nous ne restons finalement pas dans leur accueillante île et que nous repartons à 16 heures. Le chef , sympathique au demeurant, nous amène au poste de police faire les formalités de sortie et nous ramène à la Baie. Eve nous y attend patiemment (oui, bon impatiemment…) et nous préparons le départ. A 16 heures 15, bye bye St Kitts. Encore une île que nous éviterons. Décidément, depuis que nous avons touché les Antilles, que des déceptions. Allons voir plus loin.
La descente vers la Guadeloupe est laborieuse. Le vent est toujours contraire, avec des variations en force et le cap n’est pas vraiment bon pour faire la route d’un seul bord. On verra. Nous passons Nevis, que nous ne visiterons donc pas, et la nuit Clotilde prendra le quart, ce qui me permettra de dormir tranquillement quelques heures. Brevet accordé au Premier Maître Clotilde (y a-t-il un féminin ?)
La journée du Dimanche, nous passons lentement Montserat dont la moitié sud est interdite, sous les cendres et la lave, et nous nous approchons doucement de la Guadeloupe. Le vent tombe… Pour en finir, vers 13 heures je mets le moteur et on pique droit sur l’anse de Deshaies où nous attendent J.Paul et Brigitte sur Valmoa. (vous vous souvenez, Gibraltar, Lanzarote ?)
Prévenus par téléphone, ils nous attendent, et juste avant le coucher du soleil, J.Paul vient à notre rencontre en annexe et nous guide jusqu’à l’endroit où nous laissons tomber la pioche. C’est le Dimanche 12 Fevrier, et c’est de là que nous vous écrivons !
Le lendemain, retrouvailles, descente à terre pour quelques courses et visite des lieux. Je fait les formalités d’entrée au magasin Le Pélican, par Internet, c’est gratuit et c’est rapide. 5 minutes et hop ! C’est fait… Je n’en reviens pas. DSC06864.jpg
Le village de Deshaies est joli, propret, noyé dans la verdure, ce qui change des îles que nous avons vues et qui étaient plus pelées. Tout est tranquille, serein et nous commencons à croire qu’il y a autre chose que les îles du nord…
Le soir, nous sommes initiés au traditionnel apéro du soir, à 17h30 précises, pour pouvoir s’installer bien comme il faut et assister au rayon vert à 18 15. Ce rite est scrupuleusement observé sur presque tous les bateaux…
Nous faisons la connaissance de Pierre-Yves et Michèle, sur ‘’Free’s bee ‘’ jeune couple qui viennent du fin fond de la Turquie, où leur bateau hivernait depuis quelques années. Nous sympathisons tout de suite, et les soirées verront les équipages des 3 bateaux organiser des diners meilleurs les uns que les autres, ainsi, poissons au barbecue, colombo de poulet et autre recettes… la palme revient à Jean Paul qui nous concoctera un dessert crêpes, avec ananas, pommes, bananes, oranges, le tout caramélisé au sucre roux et servi avec une glace coco… on en parle encore du coté de Deshaies… DSC06939.jpg
Les journées passent très très vite, le matin étant consacré au bricolages et entretien des bateaux pour le messieurs, et courses en ville pour mesdames. Pierre-Yves nous a offert un petit groupe électrogène (je lui rend service, hein, ça l’encombre!) et après une petite révision, il débitera son courant 220 volt. Il nous vendra aussi un bloc de plongée, ce qui nous permettra de visiter les fonds et de nettoyer la coque qui s’habille rapidement de mousses. DSC06831.jpg
Les après-midi se passent en plongée, bouteille ou apnée dans les environs immédiats, ou un peu plus loin. Michel, un ami de Jean-Paul nous amène avec son gros bateau à moteur, et nous faisons quelques belles plongées. Nous visiterons aussi un peu l’intérieur de l’île et un peu du littoral en voiture, découvrant un île accueillante, verte, pas défigurée par les structures à touristes et avec des gens agréables.
Bref, pas le temps de s’ennuyer. Je sens que l’escale va s’éterniser, mais on a besoin de souffler un peu sans mettre de date, en prenant le temps de se relaxer. Quelques fois le vent est assez fort, qui nous interdit la plongée, alors, nous faisons, après une petite sieste, une partie de poker ou de Yam avant l’heure du rayon vert (voir ci-dessus).
Pierre-Yves nous quitte pour rejoindre Pointe-à-Pitre où Michèle doit prendre l’avion pour la métropole. On doit se retrouver dans les îles plus au sud, et Internet est bien pratique pour communiquer (quand on trouve un cyber café…). Avec Jean-Paul et Brigitte, on fait les plans pour les mois à venir, nous devrions naviguer ensemble jusqu’au Venezuela. Nous projetons les prochaines escales, les Saintes, la Dominique puis la Martinique. Après, on verra, c’est loin…
Voilà, vous saurez tout quand je vous dirai qu’on attend nos amis Georges et Vali de ’’Yeratel’’ qui doivent passer par Deshaies. Ensuite, on quitte ce super mouillage pour voir d’autres cocotiers…
On souhaite que l’hiver touche à sa fin pour vous et que vous aurez des T° plus clémentes, et que vous vous portez tous bien.
A bientôt, pour vous raconter la suite de nos découvertes,
Big bizz
Captain SWEY.
         
Salut la compagnie créole,
Je vous avais laissé coté hollandais à Saint Martin en vous demandant d’imaginer le coté français de l’île?
Tout d’abord le passage du pont pour pénétrer dans le lagon intérieur. La veille on passe à la caisse, 28 euros pour avoir le droit de passer en France. C’est la première fois que l’on a payé pour passer un pont !!! D’Avignon !!!
Le lendemain nous voila donc tous à la queue leu leu, attendant l’ouverture du tablier, il y avait une dizaine de bateaux en tout genre. On a été suivi par l’énorme paquebot de mon jardinier qui piaffait d’impatience car nous étions trop lent à son gout. Hé ! Oui ces gens là, sont toujours pressés, time is money !!!
Une fois dans le lagon nous devions nous rendre coté poste à essence et à eau pour faire les pleins. Eau payante bien entendu, malgré l‘abondance des pluies dans le coin. Gasoil au tarif syndical, le même qu’en France.
Et là, un balisage complètement abracadabrant a fait que nous nous sommes plantés trois fois sur un banc de sable. Pas top le balisage, bravo la Hollande. C’est une sympathique française qui nous indiquera le bon passage. Une fois amarré, c’est un autochtone parlant le rosbif qui nous accueillera en nous disant que la pompe, elle est « feoumé Maouie Théouèssss« , c’est l’heure de becter. On en profitera pour gober un sandwich avant le retour du Monsieur à 14 heures. On fait nos pleins et nous allons vite nous mettre au mouillage coté français dans le lagon. Sympa, le paysage, et nous serons accueilli par un bébé tortue d’une quinzaine de centimètres de long. Mais pour la photo de famille c’est râpé, elle est très timide et ne s’attardera pas pour prendre la pose. Bien souvent, tout ce qui est animal restera gravé dans ma mémoire, et on ne pourra pas publier grand choses en images sur le blog. Désolée ….
Le lendemain on ira faire nos formalités en France, pas pressé le gars, pas très accueillant non plus …. Coté français c’est la même sauce, les prix sont identiques, le kg de tomates à 6 euros, je n’en achèterai pas d’ailleurs, mais la mama ne m’a pas couru après, et m’a même rétorqué qu’elles étaient importées. Pas marrantes non plus les Dames au marché !!! Elle m’arnaquera, d’ailleurs d’un pot de confiture que je croirai artisanal, et que je retrouverai moins cher à l’épicerie !!! La Garce !!! Pire que La Pomponette et La Femme du Boulanger réunies.
Le lendemain nous repasserons l’autre pont, coté français pour atterrir dans la baie de Marigot. Et cette fois, le passage est gratis, pas pour très longtemps !!!
Piège à cons sur cette île, mais pire encore, j’ai ressenti de la ségrégation. Du racisme même, celui du pognon !!! Et oui, on a décidé de ne pas faire de vieux os, dans ce pays de déperdition des portes monnaies. Si ça continue, les Antilles ne seront plus accessibles qu’aux richmen, les pauvres pequenots que nous sommes n’auront plus qu’à aller se faire peindre en rose je ne sais où !!! Et c’est pareil en Méditerranée, les ports sont en train de monter les prix de manière honteuse, et on voit de plus en plus de paquebots ventouses , qui ne sortent jamais, mais qui payent !!! Toi avec ton salaire de misère, tu n’as qu’à rester au mouillage, et continuer à payer tes impôts en fermant ta gueule !!! Il serait même question de mettre une taxe d’habitation pour les gens qui habitent sur leurs bateaux, je veux bien la payer, mais alors on devrait être prioritaire pour une place au port !!! Bref, on ne va pas refaire le monde !!! Mais tout de même …..
Rencontre avec Clotilde …..
Le seul rayon de soleil de St Martin se nommera Clotilde. Nous débarquons un beau matin sur le quai, et là, une jeune fille sous un grand chapeau de paille m’aborde en me disant : « vous parlez français? », avec un accent Québécois à couper au couteau. Je m’empresse de lui répondre que je suis française …. Elle me demande alors si nous prenons des bateaux stoppeuses. Me souvenant de l’expérience malheureuse de Brigitte et Jean Paul, je lui répond à regret que nous sommes au complet. Gros mensonge !!! Vilaine Eve !
On se regarde avec Doudou, et on a exactement le même sentiment, elle nous est très sympathique cette jeune fille, et on tenterait volontiers l’expérience. Mais trop tard, l’oiseau s’est envolé …. C’est un curieux hasard qui nous réunira à nouveau le lendemain, elle demandera l’heure à Doudou, qui s’empressera de lui demander, si elle aurait besoin d’un bateau stoppeur. C’était écrit, curieux les atomes crochus entre les personnes. Nous allons prendre un pot pour faire plus ample connaissance. Clotilde a déjà fait une transat l’année passée, des Canaries vers Les Antilles, son objectif c’est d’avoir un jour son voilier et de naviguer, chez elle, sur le Saint Laurent. Elle nous plait vraiment cette « petite ». Elle cultive ses légumes dans son AMAP (mouvement paysan, qui vend des légumes et fruits sains, bio et de saison, à des personnes qui souscrivent à l‘association). Nous en avons aussi en France. Elle a choisi délibérément le végétal et la campagne, plutôt que les longues études qui ne la branchaient pas vraiment. On lui donnera nos coordonnées mail et le blog, pour que sa maman ait un aperçu de nos personnes. Je lui expliquerai nos réticences premières à embarquer une bateau stoppeuse. Puis le capitaine nous présentera, nous, notre voyage, nos non- objectifs, nos allergies, mais surtout nos envies aux grès des vents. P1050288.jpg
Dès le lendemain, elle embarquera avec son baluchon. Et on va commencer à refaire le monde par petit bout. Le soir même, d’ailleurs, sa jeunesse et son enthousiasme, nous amèneront en taxi-Co vers le village voisin (Grand Case), où nous passerons une soirée délicieuse, bien qu’un peu arrosée (de pluie), en compagnie de Jean François et Nathalie. Soirée carnaval avec char de pirates. Bon manger au petit lolo du coin, plats à emporter (crascras de morues, travers de porcs barbecue, boudins antillais, crabes farcis, riz pour accompagner, etc …, bref, très bon miam miam tout ça !!!).
Un grand merci à Nathalie qui nous raccompagnera tard le soir, en voiture sous un grain musclé,( petite pluie des îles plus ou moins vigoureuse, souvent accompagnée de bons petits vents). Et merci à toi aussi Clotilde d’avoir un peu bougé nos deux vieilles carcasses.
Le Lendemain, Doudou et Clotilde vont faire les formalités de sortie (50 zeuros pour cinq jours en France, et on paye nos impôts !!!). Le douanier français ne parlera qu’ anglais, normal pour un fonctionnaire français de St Martin !!! Vivement le lendemain qu’on quitte cette île de fous !!!
Nous décidons de partir tôt le lendemain matin pour la fameuse île de Saint Kitts (chez les rosbifs).
Météo, comme d’hab, vent annoncé, d’est- nord-est, on devrait l’avoir de travers, mais non il est est-sud-est, donc en plein dans le pif, marrant, Doudou va jongler toute la journée pour affiner le cap afin de tirer le moins de bords possibles (on n‘en tirera pas d‘ailleurs). Clotilde sera elle, de longue dehors à guetter, nous aider, en éveil permanent, elle en veut la petite, et je suis en admiration devant sa passion de la mer. Elle est du nord, elle n’a pas froid, moi, comme d’hab je revêtirai ma peau de nounours. On va un peu galérer pour passer l’île de Sainte Eustache, petit caillou, qui bien entendu, est en plein milieu de notre route avec un vent de face !!! Il faudra que je converse avec Neptune, afin qu’il déplace ces maudits cailloux qui poussent en travers de nos routes !!!
C’est après un gros plat de spaghettis bolognaise au jambon boite (ma spécialité en mer), que nous atterrirons, en pleine nuit bien entendu, à Saint Kittts, port de Basse Terre. Il n’y a pas foule, nous ne sommes que trois au mouillage, et le paysage by night n‘a pas l‘air très top. On jette l’ancre, et on va au Dodo. Nuit rouleuse, ça bouge malgré le calme apparent de la mer. Et balin, balan, je roule comme une saucisse, mais je réussirai, quand même, à fermer les yeux. Bonne nuit, les petits …. ZZZZZ … ZZZZ …
Au réveil, mon impression du soir se confirme, on est dans un port de tourisme, avec big paquebots déversant quotidiennement leur lot de pigeons-touristes à plumer. Nous sommes entourés d’usines, de bâtiments moches, aux Antilles, ça fait bizarre, bref, c’est vilain.
Après le petit dèj et les préparatifs, nous prenons la nénexe pour aller faire les formalités d’entrée. Il faut nous rendre dans la marina, mais nous pourrons mouiller devant le port, nous dit-on. On lève donc l’ancre et nous voila devant ce maudit port, avec des rouleaux sur la plage, une entrée peu accueillante, complètement mal foutue. Bref, un merdier pas possible, et l’obligation d’accoster. Doudou, prend la pigne (terme provençal pour exprimer un certain mécontentement, avec la boufaïsse qui vous monte). On se barre de ce trou à rats et on va jeter l’ancre un peu plus loin dans la baie de White House. Un trou perdu, mais qui nous semble plus sympa, on décide d’y rester. Clotilde ira voir les poissons multicolores. Moi, trop frileuse, je me priverai d’un charmant petit paysage sous marin. Il n’existe pas de peau de nounours sous marine !!!
Petit scrabble, it‘s tea time, mais y’en a marre, c’est toujours Doudou qui gagne, même Clotilde sera dégouttée !!! Petit repas, puis dodo. Demain il fera jour.
Au réveil, Clotilde arrive à me convaincre de me rendre en ville en stop. Bou diou !!! Je n’en ai jamais fait !!! Nous passerons faire quelques courses, et puis c’est tout. Mais Doudou, trop honnête, veut que nous passions faire les formalités. Erreur fatale !!! En grimpant le long de la baie, nous serons espionnées par de charmants petits singes autochtones à qui je décernerai volontiers la médaille du sourire sur cette île, les zabitants, eux, seront odieux. Nous voilà donc toutes les deux sur le bord de la route déserte. Un premier véhicule passe, et choux blanc, il nous ignore de Balzac. Le deuxième s’arrêtera, mais c’est un taxi, ( 22 euros la course, Clotilde le négocie à 15 !!! Pour 15 minutes de trajet à tout casser !!! Welcome in England !!!). On ne veut pas poiroter pendant des heures, donc on grimpe, et nous voila parti sur Basse Terre. C’est râpé pour l’auto-stop, ce sera peut-être pour une autre fois.
Nous allons donc faire les formalités en priorité, et c’est là que les embrouilles vont commencer. La douanière femelle est accueillante avec son quintal et demi et un sourire de Ténardière. Elle fait les formalités d’entrées, et nous annonce gentiment que nous sommes hors la loi, peut-être même de dangereuses terroristes, pourquoi pas tant qu’on y est !!! Nous avons commis l’odieux crime d’avoir foulé le sol rosbif en toute illégalité à White House bay, et le bateau et son capitaine aussi. Il fallait descendre à terre à Basse T erre et le Swey et son capitaine auraient du être dans ce port pourri pour faire les formalités !!! Elle contacte donc les douaniers par trois fois et elle insistera pour qu’il viennent interroger les deux terroristes.
Ils viendront quelques instants plus tard nous asticoter, tout ça en anglais, heureusement que Clotilde était là pour faire l’interprète. Tout à coup au cours des tergiversations, je la vois faire une drôle de bobine, je comprends grosso modo que l’amende va être salée (10.000 dollars, ça j’ai compris !!!). Ils veulent voir le capitaine, c’est donc dans le panier à salade que l’on sera raccompagnées, encadrées de 3 gros bras, on ne sait jamais, si on dégoupillait nos grenades !!! Dès l’arrivée j’appelle Doudou sur la radio en lui glissant en douce, de garder son calme et en lui dépeignant vite fait le tableau, qu’il y a une amende de 10.000 dollars à négocier. Il va falloir la jouer fine … Il débarque donc pieds nus en short jouant la surprise. Rien à faire, il doit les suivre à Basse Terre, en première dans le panier à crabes. Je lui passe donc mes tongs, et les voilà parti avec Clotilde faisant l’interprète. Je me retrouve pieds nus à poiroter en me disant pourvu qu’il ne s’énerve pas, sinon c’est au ballon que je les retrouverai !!!
Deux bonnes heures plus tard, ils seront raccompagnés par les trois molosses. On décampera de ce charmant petit coin de paradis royal dans la demi heure qui suivra !!! Cap sur La Guadeloupe, fini les îles anglaises, et les charmants larbins de sa majesté qui y habitent !!! Avis à tous les navigateurs : accueil assuré (plutôt je te cueille un max !!!), transport en voiture VIP encadré par les beach-boys locaux. Les seuls zabitants sympas seront les petits singes !!! Eux au moins ils ne nous ont pas fait chi ……, et ils avaient même le sourire !!! Eux !!!
La descente sur Dehaies sera laborieuse, le vent sera fidèle à lui-même et surtout aux prévisions météo, en plein dans le pif !!! Nombreux virements de bords, on avance à pas de fourmis avec un cap très difficile à tenir. C’est quand le vent tombera que nous en profiterons pour rectifier le tir appuyé par le moteur. La gite étant importante, je ferai mes pates bolo jambon boite, avec une envie de vomir +++, je n’en mangerai pas d’ailleurs, mais Clotilde et le Capitaine seront largement rassasiés, c‘est l‘essentiel. Il est de notoriété publique qu‘il est interdit de mourir de faim à bord du SWEY !!!
Ce n’est que le lendemain, juste avant le coucher du soleil, que nous arriverons, accueillis par Jean Paul ( les zamis de Valmoa rencontrés à Gibraltar et Lanzarote), que nous avions contacté par SMS. Le coin semble charmant, verdoyant, c’est un petit village de pêcheurs, avec son petit clocher. Reste à savoir si les zabitants seront à l’image du pays? Ce sera pour demain matin…. ZZZZ …. ZZZZ …. IMG_6280.jpg
Le lendemain, essai transformé, les Guadeloupéens sont charmants au possible, avec un fameux sens de l’humour. Je ne vous parlerai même pas de formalités qui sont un détail réglé en 30 secondes au Pélican du coin. Retrouvaille avec Jean Paul et Brigitte, P’tit Bout (la petite chienne), Rosie (perroquette misogyne du Gabon) et la Perruche. Nous déblatérons sur nos traversées, St Kitts et St Martin restant les vedettes du guide Michelin !!! On leur présentera Clotilde qui sera fidèle à elle-même, c’est-à-dire charmante.
Le soir même apéro rituel, pour observer le fameux rayon vert que je crois avoir aperçu, mais c’est pas sur, il me semble avoir vu plutôt un chapeau vert. De nombreux pélicans nous entourent, ils ne sont pas sauvages du tout, mais ce sont de fameux pêcheurs. Ils fondent littéralement sur leur proie à la verticale. Banzai !!!! Les pauvres poissons n’ont aucune chance face à ces rudes combattants. Nous avons aussi droit à un brin de causette avec les petites tortues, mais elles sont timides et ne nous laissent pas le temps de leur tirer le portrait les coquines …
Le lendemain, je prendrai le taxi-Co avec Clotilde pour aller à Sainte Rose, juste à coté, histoire de découvrir les alentours. Petit marché, petite ballade en bord de mer, petite mousse locale au petit lolo du coin, puis retour vers Dehaies. Petite marche sur les hauteurs du village, mais pas longtemps car ça monte et je n’arrive plus à trainer ma vieille carcasse sans souffler comme un bœuf. Il va falloir que je m’y remette et que je m’entraine !!!
C’est une fois de plus Clotilde qui me poussera à passer mon permis annexe. C’est pas gagné, mais je persiste et je signe encore aujourd’hui. Premièrement, le démarrage, ce foutu moteur est capricieux, je n’ai pas assez de poigne, mais avec le starter et en mettant des gaz, je finis par en venir à bout. Deuxièmement la conduite, à deux ça va à peu près, mais quand je suis seule, la nénexe est déséquilibrée, et la pauvre de moi se retrouve complètement en porte à faux, en train de galérer pour le moindre virage . Troisièmement, l’accostage, c’est pas encore bien au point, ils sont parfois un peu violents, mais je ne désespère pas. Clotilde aussi fera quelques brins de conduites. Pas mal, elle se débrouille mieux que la vieille la petite !!! P1050403.jpg
Les journées s’écouleront au rythme des Antilles, tout doucement au grè de nos envies. Le matin: petit levée par épisode, petit dèj, pain grillé et confiote de la dondon de St Martin. Toilette de chat. Puis on commence à s’agiter, Doudou bricole, ou plonge avec ses nouvelles bouteilles (non pas du rhouom ! De l’air pour rouespirouer dedans!), pour gratter la panse du Swey qui recommence à s’habiller de verdure et de coquillages. Moi c’est direction le village pour faire les courses avec Brigitte et Clotilde en guise de Copilotes. Midi: on croque une salade ou un sandwich vite fait car Doudou n’accorde pas trop d’importance à ce repas. L’après midi : selon le temps, c’est soit plongée au large accompagné par Jean Paul et ses amis Michel et Michel. Je ne ferai pour l’instant que mon deuxième baptême de plongée, le capitaine, lui ira se balader sous l’eau au milieu des tortues et poissons multicolores, un véritable festival dira-t-il. Si le temps n’est pas au top ce sera partis de poker ou de yam. Le soir, apéro et rayon vert, suivis bien souvent de repas chez les z’uns et les z’autres, pas dégueux les menus … Et il en reste !!! Toujours mon coté mère poule nourricière. P1050350.jpg
Nous ferons la connaissance de Pierre-Yves et Michèle nos voisins, autour d’un excellent repas. Le doudou lui achètera même son bloc de plongée, et on héritera de son groupe électrogène, merci Pierre-Yves.
On ira en voiture avec Clotilde, Jean Paul et Brigitte visiter les chutes de Carbet, sous une pluie et un temps pourri, dommage, on fera une marche éclair copieusement arrosée sous une forêt luxuriante et peu éclairée.
Le Lendemain, ce sera grandes courses à Pointe à Pitre avec Jean Paul et Brigitte. Retrouvaille avec Madame carrefour, j’avais oublié à quel point je déteste les zhyper marchés, mais bon, une fois par an on est bien obligé d’y passer !!! Vite retour sur Dehaies…. C’est en rangeant les courses que je pousserai le cri de guerre !!! Alerte à la cucaracha !!! Elles ont élus domicile dans la cambuse malgré toute nos précautions (lavage des bananes et fruits, pièges à cafards de ci de là …). Réaction immédiate: bégonisage des invitées, puis récurage de fond en comble, avec pose de pièges tout neufs. Depuis je surveille leur petit coin parfois la nuit quand je me réveille, tout est ok, elles ont disparues les vilaines. Mais Doudou me dira de m’y habituer, car sous les tropiques, non seulement elles sont rusées, mais en plus de ça, elles sont chez z’elles les canailles !!!
Mais le temps passe tout de même et Clotilde descendra deux jours sur Gosier chez une amie de sa maman, via Pointe à Pitre afin de trouver un voilier pour son retour sur Saint Martin d’où elle prendra son envol pour Le Québec le 5 mars. Elle trouvera un voilier avec des jeunes et un capitaine sympa, la route de retour lui permettra de visiter les îles d’Antigua et Saint Barth. C’est avec un petit pincement au cœur que nous l’accompagnerons sur son nouveau bateau. Elle nous manquera la petite, son entrain, sa curiosité de tout, les soirées entières où on refaisait le monde …. Bon vent Clotilde, et peut-être à un de ces jours, elle sait qu’elle sera la bienvenue l’année prochaine pour ses vacances.
Et c’est actuellement de Dehaies que je vous écris. Bien fatiguée …. La météo est au vent +++ (pointes à 50 nœuds) et à la pluie depuis environ une semaine, on tire sa flemme, et on a hâte de revoir le beau temps prendre le pas …
On attend nos zamis de Yeratel, et Maître Christian, et dès que Eole et Neptune nous seront favorables on lèvera l’ancre pour descendre un peu plus bas. Où? Je ne sais pas? C’est toujours pareil, ça dépend …. Du vent … De nos affinités …. Des rencontres …. Des retrouvailles …..
Bizzzz à tous et merci à nos fidèles lecteurs et lectrices de supporter mes couillonades et galéjades diverses et variés. Il y en aura d’autres , mais ce sera pour le mois prochain …
Eve qui rêve …..
 
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