MAI 2012

Publié le par swey

MAI ! ! !

Il n’y a pas de MAI ? ? ?

Mais si, il y a un MAI…

Où ? ?

Mais là, MAI :

Après les déboires informatiques, voici donc la suite de nos découvertes…

 

1er Mai, on bosse comme de coutume, sur le pont dès l’aube. Nous sommes mouillés dans le cratère d’un ancien volcan, entourés de 2 pitons abrupts qui vous dominent de très haut.P1050696.jpg Les vents s’engouffrent dans les vallées et rendent le mouillage rouleur. De grosses rafales dégringolent sur la baie, alors que là-bas dehors, c’est plutôt calme. Les fonds sont de 70 m à à peine 30 mètres de la cote. Nous sommes donc sur bouée, ce que je n’aime pas : on peu avoir une belle grosse bouée, je ne sais pas si elle tient, si dessous il n’y a pas qu’un petit bout de fil… Je préfère mon ancre, mais là, il me faudrait 350 m de chaine…

Le soir, nous sommes de nouveau la cible des arnaqueurs de service, on doit payer la bouée. Normal, si ce n’est qu’on a déjà payé. 30$ EC, c’est rien, mais trois fois rien, c’est beaucoup! P1050700.jpg

Nous avons décidé de toute façon de lever l’ancre ce soir, et vers 18 heures, VALMOA et SWEY quittent les lieux.

 

Dehors, comme prévu les rafales disparaissent, mais au début de la nuit, vers 19 heures, des orages éclatent et tous les instruments électronique deviennent fous. Vers 20 heures, en accord avec VALMOA, nous regagnons la baie de Soufrière, où nous prenons les même bouées qu’il y a deux jours. Même la nuit (22h) les racketteurs sont de sortir !

Le lendemain, bon départ, et après une traversée sans histoires, nous jetons l’ancre dans la baie de Port Elisabeth à Bequia (prononcez Békoué, sinon ça fait rire les gens d’ici). Nous sommes mouillés juste derrière le catamaran TI’ KANOT de Chris Doyle, qui écrit des guides de croisières dans les Antilles. Beaucoup de voiliers, des bouées de façon anarchique… c’est les West Indies !!!

Le lendemain, nous découvrons la ville, formalités (qu’est-ce qu’on en fait des formalités ! ) passage au marché aux légumes. Une arnaque, les petits étalages en bord de mer sont moins chers et + fournis.

Il n’y a rien de bien captivant, c’est à la fois très british et très laisser aller. Le 5 Mai, après une visite à nos amis les formalités, nous partons pour Canouan, une ile à 20 miles de là. Navigation gentille, et nous mouillons notre pioche à Charleston Bay. Pas très acceuillant comme décors, mangrove à gauche et à droite, et la plage d’en face occupée par un grand hôtel, débarquement interdit. A part le quai des ferries, il reste le ponton de Mooring, le loueur de voiliers qui tolère juste qu’on s’amarre, mais sans cadenas. Des Français qui n’avaient pas bien écouté ont retrouvé leur cadenas proprement scié.

Pas grand-chose au village, les gens ont tous l’air de sortir ou de continuer leur sieste. Deux mini épiceries, LE internet fermé. Nous restons aux bateaux, et le Dimanche, je réussi à capter RFI à 14 heures (20h en métropole). Le roi-nabot est battu, il quitte son trône-talonnette. Bon, mais que vont faire les nouveaux zélus ?

Le temps reste maussade mais moins que ces derniers jours. Le 8, nous mettons le cap sur les Tobago Cayes, que je vais enfin voir ! Navigation intéressante et qui demande à être bien suivie, et nous nous arrêtons dans un magnifique lieu, avec des couleurs impeignables trois ilots avec leurs cocotiers… peu de monde. On respire ! IMGP0284.JPG

Arrivés à, 10 heures, à 11 heures on est tous dans l’eau sur les récifs de corail. Des poissons, des éponges, des coraux, des couleurs et des formes… Même le soleil est là !

L’Après midi nous verra sur le tombant, coté extérieur du récif, mais à part deux raies manta et beaucoup de courant, nous ne verrons pas grand-chose. Au retour, nous nous arrêtons sur un des ilots, et nageons avec les tortues. Un régal !

Le lendemain, re-plongée sur les coraux puis pic-nic sur Jamesby Island. Que je vous dise : plage de sable blanc, des cocotiers, des rochers couverts de cactus et d’arbres à épines , des oiseaux et des iguanes qui viennent voir votre menu… IMGP0330.jpg

Je serai bien resté quelques jours de plus. Mais VALMOA semble vouloir rejoindre Grenade vite, alors, allons.

Nous quittons les Tobago Cayes pour l’ile de Union, arrêt obligé car c’est la dernière ile des St Vincent où l’on peut faire les…… formalités. Douane au port et immigration à l’aéroport. Très bonne pizza, petites courses, arrêt internet et échange de livres. Le vent s’est bien levé, et nous sommes trempés au retour sur les bateaux.

Après une nuit dansante, le vent est toujours fort, mais nous partons ce matin pour l’ile de Cariacou, qui dépend de Grenade.

Arrivée vers 13 heures dans la vaste baie mal abritée de Hillsborrough, nous descendons à terre, Jean-Paul et moi faire les……formalités et se faire tondre un peu par les taxes diverses.

Dès notre retour à bord, direction le sud de l’ile, à Tyrell Bay, bien abritée. Soirée tranquille, ciel couvert.

Le lendemain, Brigitte et Eve vont découvrir la ville (il n’y en a pas) et l’unique mini-market. Pendant ce temps, je gratte la coque de ses algues. Des fois, ça serait bien d’avoir un petit bateau, pour gratter une petite coque. Là, j’en vois pas la fin… Enfin, ça va. Jean-Paul, lui, il a deux coques…

Le soir, nous irons au Lazy Turtlle (sic) tenue par un Français et où joue un groupe de musiciens… blancs ! Pour la musique antillaise, ça n’est pas ça.

Après une dernière journée de balade à terre durant laquelle nous ramènerons un bébé cactus, nous rentrons préparer le bateau pour demain.

14 Mai, nous nous faisons cueillir par un grain en descendant sur Grenade : le vent forci, on réduit la toile, la pluie tombe, ça forcit encore. Du coup on marche bien. Puis ça s’arrête et on revient à la case départ. VALMOA, deux miles derrière nous en attrapera un deuxième (quand on aime, on ne compte pas…)

En milieu de journée, nous entrons dans Woburn Bay, une des quatre ou cinq grandes baies de la cote sud-est. Fonds de tenue moyenne, personne à terre ou sur l’eau, nous sommes tranquilles. Le lendemain, nous repartons, direction Prickly bay (anciennement l’Anse aux Epines), grande baie, mais très ouverte où la houle rentre et nous fait un peu danser.

Les jours suivants, nous prenons contact peu à peu avec l’environnement : où laisser son annexe, où faire les courses, quels bus pour la ville de St George, la capitale. Je fais passer un anglais qui a sa boutique ici et qui teste les batteries : elles ne sont pas mortes (ouf !), mais nécessitent d’être chargées à bloc. Ce qui veut dire à quai. Nous réservons une place pour 3 jours

En attendant, nous allons à internet pour finir d’envoyer nos impôts par les net, et ouf, c’est fait. Ou plutôt, on a appuyé sur tous les boutons, mais on s’attend bien sur à recevoir une note disant « vous n’avez pas appuyé sur celui-ci, déclaration non parvenue » C’est vous dire la confiance que j’ai dans ces engins !

Nous en profitons aussi pour danser un peu, le Vendredi soir, les équipages des voiliers se réunissent à la marina, et avec une bonne pizza, c’est un Italien très très bon, Baracuda et son groupe qui anime la soirée. Nous y faisons la rencontre de Damien, qui navigue en solo sur SATCHMO. P1050722.jpg

Le 19, au moment où nous partons pour rejoindre notre place à quai, un grain nous tombe dessus. Plus de visi, beaucoup de vent, beaucoup de pluie, on fait des tours dans la baie en attendant que ça passe.

Après nous être amarré, nous branchons l’électricité pour regonfler les batteries à bloc. Comme nous avons aussi l’eau douce, nous en profitons pour nettoyer un peu tout.

La place au quai n’est pas agréable, avec la houle, ça tire sur les amarres et ça donne des à-coups terribles.

Pendant ces journées là, on va visiter St Georges, et en route on achète une antenne et un amplificateur de WIFI pour mieux recevoir le net au mouillage. Essai dès le retour, ça marche !

Sur les bateaux, les discussions vont bon train, Venezuela or not Venezuela ? Je commence à en avoir ras le bol, et décide de tirer un trait sur cette destination. Trop d’on dit, mais certainement un fond de réalité. Se faire braquer et dépouiller le bateau, c’est pas un bon truc. Avec Damien, on décide de mettre le cap vers l’archipel de Los Roques et de Los Aves (bien que vénézuélien, ces iles sont trop éloignées du continent et trop peu fréquentées pour attirer les pirates. Jean-Paul et Brigitte ne sont pas trop décidés, il restent avec leurs amis suisses et envisagent peut être une descente sur le Venez.

On prépare le bateau, on se met d’accord sur la route avec Damien, et le 26 Mai, on quitte Grenade au matin, cap sur Los Roques. IMG_3253.jpg

La navigation à deux bateaux n’est pas évidente, Damien va plus vite que nous et régulièrement, il est obligé de ralentir pour nous attendre. Le vent est portant, mais on est très lourd, et on ne dépasse pas 6 nœuds dans cette mer courte. La vie en mer reprend son rythme, sieste dés que possible, lecture, pêche. Un beau thon nous échappe juste au moment de le monter à bord. Eve tenait déjà la poêle d’une main et les épices de l’autre…

En fin de dernière nuit, nous ralentissons pour ne pas arriver de nuit dans un coin pour lequel je n’ai pas de carte, et nous perdons de vue Damien.

Au petit matin, nous passons l’ile de Gran Roque et allons mouiller devant l’ilot de Cayo Pirata.IMGP0374 Nous sommes mouillés assez loin de la plage, le vent est fort, mais pas trop de clapot. En venant de Gran Roque jusqu’ici, je me suis aperçu que les cartes numériques étaient décalées par rapport à la réalité. J’apprendrai plus tard qu’elles sont fausses pour les San Blas et Cuba, peut être pour d’autres endroits. Mais comme je suis toujours méfiant avec les joujoux électroniques . . .

Après une grosse sieste matinale, Damien nous rejoint vers midi. Il nous racontera sa nuit de navigation dans le sud de l’archipel autour d’un diner de Mâme Eve, copieux comme il se doit !

Le lendemain, nous faisons une expédition sur le village de Gran Roque en annexe. Là, on se dit qu’on a quitté les Antilles ! C’est typiquement sud américain, jusqu’au type qui fait sa sieste dans un hamac !2012-05-29_14-07-38_273.jpg Nous déambulons tranquillement, sans nous en faire, allons au mini-market, changer quelques euros et boire un coca frais. Sans pesnser à nous arrêter à certains endroits marqués douane, police fédérale, police maritime, garde côtes ou parc national….

Sur le front de mer, les couleurs sont magnifiques, du blanc au bleu outremer, en passant par le vert turquoise et le bleu émeraude (ou l’inverse, on ne sait plus…). Les pélicans sont là en masse, ainsi que les fous et les mouettes. On achète du poisson au pêcheur sur la plage, il nous en mettra 3 kg pour le prix du kilo demandé et payé, le sourire pour tout envelopper ! Oui, on est loin des Antilles.

Le soir, malgré le vent, barbecue de wahoo avec Damien.

Damien, trompettiste de passion et de profession est un piètre joueur de Scrabble (nous en faisons régulièrement 2 à 4 parties par jour). Il n’a réussi à me battre qu’une cinquantaine de fois. Mon cher Damien, comme on jouait sur le SWEY, la courtoisie m’obligeait à te laisser gagner ! (On se raccroche où on peut). IMG_3395.jpg

Nous visitons et plongeons sur Cayo Pirata, mais les coraux sont très abimés et nous ne verrons que très peu de poissons.

Les jours suivants, nous les passerons sur l’ilot de Noronqui, que nous avons atteint à vue puisque nos cartes sont fausses. Navigation à la couleur de l’eau, et nous arrivons après de beaux slaloms, dans une baie en fer à cheval, l’ile rien que pour nous. Sauf pendant la journée, où quelques touristes viennent se faire déposer pour passer un moment tranquille. Cet archipel est une réserve et parc naturel, mais les Vénézuéliens viennent ici dans de petits avions, logent à Gran Roque dans des pensions et passent quelques jours loin de tout.

Tortues, oiseaux, vent et soleil. Il nous semble avoir tourné une page terne, celle de l’arc Antillais. Ici, les gens sont calmes, souriants, vous laissent tranquille. Le temps s’y est mis aussi, fini les ciels couverts avec pluis, depuis Grenade, plus une goutte d’eau et du soleil.

Damien nous invite à bord de SATCHMO pour une pizza faite maison ! Un régal, accompagné de cassettes vidéos musicales et sur Messire Tabarly.

Le lendemain, un garde du parc qui passait avec des visiteurs nous donne l’ordre d’aller faire les…..formalités. P1050763.jpg

Prétextant un travail dans le mat, je lui promet que nous irons demain.

Et le lendemain, à l’aube, nous quittons ce lieu enchanteur pour nous diriger vers Los Aves….

Et alors, vous saurez tout sur los Aves dans notre prochain numéro, ne manquez pas les aventures des zoizeaux en JUIN !

Bon courage à tous

 

Captain SWEY

 

 

 

 

 

 

Ola Companeros !

Aqui La Eva, en retard comme d’habe !

Il est 5 heure du matin le 2 mai. Doudou vient gentiment me réveiller. « Mon seignor… Il est L’or…. Il est 5 or…. Il est l’or de se réveillor…. » Les adeptes du grand Louis Defunes seront les seuls à pouvoir saisir la popularité de ce type de réveil… Enfin la feignasse se lève, et avec juste un petit thé dans le bide, je fais machinalement les manœuvres d’aides pour lever l’ancre et filer vers la petite île de Bequia. La navigation sera cool, à l’inverse de la nuit précédente. Explication plus probable de la folie des instruments : il y avait des orages avec des gros « z’éclairs » qui trainaient tout autour de nous cette nuit là. C’est finalement vers les 17 heures que nous jetterons l’ancre dans la petite rade de Port Elisabeth. Et puis rideaux … ZZZ… ZZZ…

Le lendemain, papiers, c’est Jean Paul et Doudou qui s’y collent, ces dames iront au marché, pour ravitailler les frigidaires !!! Les revendeurs sont sympas, un peu rastas sur les bords mais durs en affaire, pas moyen de faire baisser les prix d’un sous, ils préfèrent vous faire cadeaux de quelques mangues, ou de pamplemousses, mais je cède volontiers, car ils sont raisonnables. Le marchandage est un moyen de communication sur ces îles celui qui ne se prête pas à ce jeu est perçu comme bizarre. Enfin ceci est mon impression, peut-être que je me trompe. Et puis j’adore marchander.

Le petit village est mignon il s’étire le long de la rade. Et, je vous l’ai peut -être déjà dit, j’ai une impression de disparité énorme entre une population pauvre, et les hôtels restaurants, banques qui s’y trouvent. Encore une fois ce n’est que mon impression, mais je ne pense pas me tromper en disant que l’indépendance de ces petites îles n’est qu’apparente. Les colons se sont débarrassés des cotés négatifs( financement des hôpitaux, sécu, caf etc…), pour ne garder que les bénefs ( banques, grands hôtels, super marchés, magasins de luxe etc …).

Nous ne resterons que 3 jours à Bequia, pour repartir vers Canouan. Là aussi, petite escale de 2 jours. A noter que le dimanche 6 mai, on est branché avec d’énormes difficultés sur RFI, j’ai l’oreille collée au petit poste, j’ai envoyé des textos à Ma Katiouchka, et à mes filles pour être mise au parfum, dés que possible …. Enfin la nouvelle tombe, s’en est fini du Sarkosky!!! Je ne me fais guère d’illusion sur La Mimolette, mais lui, je l’espère, ne prendra plus aux pauvres pour donner aux riches, ou alors c’est le monde à l’envers!!!

Nous repartons le surlendemain pour un petit semblant de paradis, Les Tobago Kays. 2012-05-30_10-33-27_530.jpg

Un atoll qui va du bleu profond au bleu turquoise, avec des nuances de bruns et d’ors sur les cayes. Le ciel ne se démarque que par la présence de petits nuages à fonds plats, biens alignés et bien sages. Le turquoise de la mer se reflète même sous le blanc des nuages, et sous le ventre des petites mouettes qui nous accueillent. Le monde des bizounours … Tout en couleurs tendres …

Dés que l’on a jeté l’ancre, on se précipite tous à l’eau pour aller voir en dessous, à 1 mètre d’eau, c’est le festival des couleurs, des poissons, des coraux, des tortues, un aquarium à ciel quasiment ouvert. A 1 mètre, la lumière éclaire magnifiquement le spectacle. Comme toujours, ça reste gravé dans ma tête, car même les photos sont bien en deçà de la réalité des sensations que l’on éprouve dans ces instants là, c‘est un grand moment de petits bonheurs...

Ce n’est que l’après midi en allant plonger un peu plus loin que je vivrai un réel moment de magie!!! J’ai nagé avec les tortues, elles étaient là, à quelques mètres de moi, elles broutaient paisiblement au fond sans se soucier de ma présence. Il faut savoir qu’il y a deux types de tortues, les herbivores, et les carnivores, pour l’instant je n’ai croisé que des herbivores. J’en ai vu des grandes, des petites, des vert clair, des plus foncées il y en avait même une qui semblait faire la sieste, là, tout près, couchée au fond de l’eau. Ho, Doumé ! Ne la dérange pas !!! Elle bulle … Je n’ai pourtant pas résisté, je me suis approché tout doucement, par derrière, pour pas qu’elle me voit, j’allais presque la toucher, quand elle a démarré comme une fusée!!! C’est encore râpé !!! Les coquines, elles doivent avoir un radar, ou je ne sais quoi dans la tête !!!

La journée s’achèvera gentiment, avec des images, des couleurs, des sensations, pleins la tête.

Le lendemain, après un retour matinal dans l’aquarium, nous décidons d’aller pique-niquer sur la plage. C’est un petit monticule de sable blanc immaculé, surmonté d’un mamelon rocailleux, avec trois charmants petits palmiers qui se battent en duel. Bref l’île de Robinson, on en fait le tour en 5 minutes !!! Et on s’étonnerai même de ne pas y croiser Vendredi !!! IMGP0335.jpg

On finit par s’installer pour manger, quand tout à coup, Jean Paul nous chuchote :  « ne faites pas de bruit, et retournez vous ». Et là, qui qu’on voit ? Se trainant nonchalamment pour venir faire l’inventaire de ce qu’il y avait à grailler? Monsignoré l’Iguane, tout en couleurs, avec sa superbe crête. Madame, plus prudente, mettra un moment à descendre de sa cachette. Ils partagerons notre repas, ces bestiaux là ça mange tout, des tomates, du pain, du thon, je leur ai même payé un coup à boire dans la boite à sardines. Bien entendu, en échange, ils ont été bien sages, et ont pris la pause pour la photo de famille…IMGP0302.jpg Puis ils remonteront dans les broussailles rejoindre leur tribu. Et que ça gesticule, ça se poursuit. Pas discret leurs ébats. J’escalade pour aller leur tirer le portrait d’un peu plus près, et là, chose étrange, je ne sais toujours pas pourquoi ils font cela ? Ils font oui, oui de la tête. Est-ce une démarche de séduction ? Peut-être, un avertissement pour l’intrus ? Mystère ? Je m’amuserai un long instant à les voir évoluer… Doudou, Jean Paul et Brigitte, eux, flânent le long du rivage, glanant de ci de là, un coquillage, une pierre rare …

Ce n’est pas tout, mais c’est l’heure de la sieste. Ho! Doumé! C’est devenu une institution à bord ! Nous quitterons nos petits amis pour rejoindre le Swey.

Au réveil, le temps se gâte, les nuages se font de plus en plus menaçants, et c’est à regret que nous déciderons de partir le lendemain.

Le lendemain matin, c’est couvert et il pleut, et c’est vraiment le cœur gros que je regarde ce monde merveilleux s’éloigner… Quelques heures plus tard, nous jetons l’ancre à Cliffton, sur l’île d’Union. A nouveau, papiers, douanes … Puis super pizza dans un resto tenu par un français que l’on n’aura pas l’honneur de connaitre. Internet et flânerie, et échange de bouquins l’après midi. On rentrera sous une pluie diluvienne trempé jusqu’aux os. La nuit sera infernale, un vent à décorner les cocus !!! J’ai bien entendu invoqué San Génaro !!! Le mouillage se situait aux milieux des cayes (hauts fonds de corail), et pourvu qu’on ne décroche pas, sinon… Haye!! Haye!! Haye, ca pique ces trucs là !!! Toujours mes scénarios catastrophes, de temps en temps je fais une petite rechute. On n’avait que 30 mètres de chaine !!! On est resté éveillé une bonne partie de la nuit à surveiller la position GPS du petit Swey. Le Doudou, était comme d’habe, d’un calme olympien, et moi, inquiète comme un pou violent. Mais ça a fini comme toujours par se calmer au petit matin, et on a pu aller se coucher.

Le surlendemain nous quittons Union pour atterrir un peu plus loin sur l’île de Carriacou. Papiers à Hillsborough, puis on décampe un peu plus loin, à TyrellBay.

Comme d’habe on va faire un repérage pour trouver un petit marché, mais il faut prendre le taxico car il n’y a rien le long de la baie. Il n’y a que des petits restos avec de ci de là quelques superettes à prix d’or. On remet donc les grandes courses à plus loin, quand on sera à Grenade. Le frigidaire peut bien attendre, vu qu’il déborde. Mais, on ne sait jamais … Toujours mon esprit « écureuil », j’ai besoin d’engranger mes noisettes, ça me rassure.

Le soir nous irons manger une autre pizza dans un resto français. Le patron est charmant, et il y a même de la bonne « ziquemu ». On passera une agréable soirée…

Le lendemain on ira faire un petit tour dans la colline, ça grimpe, et je tire une langue jusqu’au sol !!! Je ramènerai Jo le cactus. Il est tout petit et tout mignon. Je vais essayer de le faire pousser à bord. Je n’ai pas du tout la main verte, mais un cactus, ça devrait marcher, ça nécessite peu d’eau, et il n’a même pas besoin d’être caressé le bougre !!!

Le lendemain, nous levons l’ancre pour Grenade. Nous irons mouiller à la pointe de l’île, dans une anse entourée de mangroves, un petit coin perdu, sans chemin, pas de village en vue, calme … On y passera la journée pour atterrir le lendemain à Prickly Bay.

On fera le tour, là aussi, il n’y a pas grand-chose, il faut prendre le taxico pour rejoindre la capitale, son marché, et ses super marchés. On y a fait une affaire. On a trouvé une antenne wifi pour le bateau, beaucoup moins cher qu’au Marin en Martinique. Brigitte et Jean Paul retrouveront leurs amis suisses.

Il nous faut préparer la descente sur le Venezuela et réapprovisionner le garde manger.

Mais Jean Paul commence à nous inquiéter. Il a entendu des bruits sur radio ponton, disant qu’il y avait de plus en plus d’attaques de pirates le long des cotes vénézuéliennes, qu’il y avait même eu des morts, des femmes violées . Tout ça commence à nous prendre la tête, et mon Doudou finit par essayer d’avoir de plus amples renseignements. Effectivement de moins en moins de gens descendent sur le Venezuela. Jean Paul est de plus en plus indécis, il semble même complètement perdu et angoissé… Que faire? Une fois de plus changer de direction? Ce ne serait pas la première fois… Nous étions tellement curieux de découvrir Los Testigos (petit archipel du Venezuela),et véritable petit coin de paradis d’après Valy et Georges…

 

Rencontre avec Damien :

France Gall chantait, « il jouait du piano debout ». Damien, lui, c’est de la trompette à embout !!! IMGP0357.jpg

C’est un soir, au cour du repas « musique live » que Doudou rencontrera Damien, dans un endroit réservé aux messieurs. Superbe soirée, où nous avons dansé un rock endiablé avec Doudou, et sur des musiques latinos !!!

Après avoir joué comme un dératé, Damien nous donnera rendez-vous le lendemain pour discuter du voyage. Il est trompettiste voyageur et « voilman », lui aussi voulait aller au Venezuela, mais il descendra finalement sur La Colombie, qui est maintenant beaucoup plus sure. Ca y est c’est décidé, nous ferons le voyage ensemble. Nous ferons d’abord route sur Los Roques, puis, Las Aves, pour nous arrêter à Curaçao, ou nous laisserons le petit Swey pour deux mois. Et oui, on rentrera en France pour marier ma petite ! J’ai tellement hâte de les serrer dans mes bras, mes Ninous, et de revoir la famille et tous nos amis … En septembre on reviendra pour continuer sur La Colombie. Damien, lui nous laissera à Curaçao, pour continuer sur la Colombie de suite. Il est pressé de découvrir le nouveau continent et la musique latino !!! Et viva la fiesta !!!

Jean Paul, quant à lui, après maintes et maintes tergiversations décidera de rester sur Grenade et de descendre plus tard tout seul sur Curaçao. On n’a toujours pas compris ce qui lui a pris ? Il a mis fin à notre voyage en commun … Ce n’est pas grave, le monde est vaste, et les amitiés se font et se défont au grès du vent. Mais j’en garderai tout de même un pincement au cœur, et de bons souvenirs…

Nous préparerons le départ et l’itinéraire avec Damien. Car, pour un peu plus de sécurité nous avons décidé de naviguer non loin l’un de l’autre. Ca devrait normalement aller, vu que l’on passera largement au nord des cotes vénézuéliennes.

Nous levons l’ancre pour Los Roques un samedi matin, après une dernière nuit de musique où l’on a dit au revoir à tout le monde…

Et c’est parti mon kiki, il y en aura pour 48 heures de route environ avant de toucher Los Roques !!! Ca fait longtemps que je n’ai pas navigué de nuit … Est-ce-que j’aurai encore peur des vilaines « bébettes » qui naissent dans l’obscurité, pour mourir au lever du jour? Et bien non, ça aussi ça m’a quitté.

La navigation ne se fera plus sous le vent des îles, et l’on sera vent arrière, c’est-à-dire, à nouveau  « balin balan ». N’est-ce pas Ma Katiouchka !!! Mais ça va, je commence à m’y faire et je suis, tantôt à l’extérieur le nez au vent, tantôt à l‘intérieur, le nez sur les cartes. Damien est plus rapide que nous, et il a du mal à ralentir. Mais c’est qu’il est lourd notre pèpère (25 tonnes à bouger !). Finalement, c’est à la nuit tombante que l’on perdra de vue Satchmo et le père Damien. Ce n’est vraiment pas évident de naviguer à deux bateaux, et ce doit être frustrant pour celui qui attend l’autre. Mais, au petit matin, j’entendrai El Senor Damiano sur la radio, pas à la trompette mais de vive voix, il nous a retrouvé… Le lendemain on arrivera tout de même à se suivre tout au long de la journée, et rebelote, la nuit on se perdra de vue. Le vent forcit, et on va trop vite, on ne veut pas arriver de nuit à Los Roques car nous ne disposons plus de cartes papiers de détails. On n’a que la carte électronique sur PC qui nous indique des barrières de corail, des rochers, des cailloux un peu partout.

On réduit donc la toile à la taille d’un timbre poste, et nous arriverons le matin sur Los Roques. C’est venté, et il fait gris. Ca a l’air pelé au petit matin mal éclairé … On jettera l’ancre en face de Gran Roque sur la petite île de Cayo Pirata. Il est 7 heure 30 du matin, et ça fait deux jours que l’on dort comme les puces, c’est à dire par petits sauts. Il fait sommeil, et bonne nuit les petits … ZZZ … ZZZ …

C’est au réveil que nous auront le merveilleux spectacle de Los Roques, magnifique archipel, aux couleurs polynésiennes. Les oiseaux marins y pullulent, petites mouettes de différentes familles, pélicans gros pépères et pas sauvages pour deux sous, vilaines frégates au bec crochu mais à queue de pie, « chicos », bien sapées s’il vous plait …

Toujours pas de Damien en vue, cette fois ci, on l’a perdu, l’archipel est tellement grand ! C’est sur le coup des midis qu’il fera son arrivée en trompette ! Une fois de plus, il nous a retrouvé ! Il a essayé de passer par le coté sud de l’île mais il a rencontré un récif de corail, il a donc fait le tour, et il est passé par le nord. P1050807.jpg

En fait, on se rendra compte que les cartes électroniques sont fausses, il y a un petit décalage sud et ouest de 800m. Un peu ennuyeux en approche quand il y a des récifs de partout! Dans ces cas là, il vaut mieux manœuvrer en plein jour, et avec le soleil de dos, pour mieux voir les taches sombres de roches, et les nuances de verts qui indiquent une remontée des fonds !

Ca fait plaisir de le revoir, car sur cette île on est seul au monde, ça fait bizarre de ne pas voir d’autres bateaux au mouillage, il y en a mais ils sont très loin dans l’archipel.

L’après midi, nous irons faire un petit plouf histoire de se rafraichir. Et le soir nous dînerons tous les trois à bord du petit Swey.

Le lendemain, nous partons avec l’annexe de Damien pour aller visiter Gran Roques, en face mais assez loin. A l’aller on est porté par le vent et le courant, mais au retour ? 2012-05-29_13-51-32_405.jpg

Le petit village est magnifique !!! Haye ! Haye! Haye! Madré dé dios ! C’est vraiment l’Amérique Latine gringos ! On déambule dans les rues à l’heure de la siesta, tout est en léthargie. On trouvera quand même una cantina pour changer quelques « roros » en bolivars. Le patron est très « sympatico » et accueillant. On prendra même « una cerveza », Doudou, lui, est abonné au coca. La aussi, comme en Espagne, il vaut mieux dire cola. Coca, c’est plutôt perçu comme du sucre en poudre ! Celui qui fait décoller les âmes sensibles ! 2012-05-29_14-00-22_866.jpg

On dénichera même le coin des pêcheurs. C’est à voir, ça grouille de pélicans qui attendent les restes et qui pêchent. Mais dès qu’ils ont quelque chose dans le gosier, les petites mouettes leur sautent sur la tête, en leur donnant des petits coups de bec pour leur faire cracher le morceau ! Parfois ça marche, agacés, ils ouvrent un large bec, et laissent tomber leur proie !

On achètera du filet de  « wahoo » (thazar, poisson carnassier), découpé à la machette sous nos yeux en 30 secondes ! Quand je pense qu’il me faut une bonne demi heure avec le couteau à filet bien aiguisé … Sympa en plus de ça, le pêcheur. Pour le prix de 2 kg, il nous fera cadeau du double ! Ca fait une éternité qu’on n’avait pas vu ça ! Le retour en annexe sera agité et trempé jusqu’à la moelle !!! De retour, nous opterons pour un scrabble au coin du feu. Doudou et Damien sont les deux acharnés, moi, je ne suis là que pour faire décoration …

Puis, on se régalera, le soir même, en jetant quelques morceaux de « pouascaille » sur le barbecue, il y en aura pour 2 jours ! Soit avec du riz de Eve (c’est-à-dire light !), soit avec de l’aïoli (encore plus light !).

Le lendemain, nous irons visiter l’île, les couleurs sont magnifiques, le sable a même des nuances de roses, le rivage est tapissé de coraux et de coquillages morts à perte de vue. Bien entendu, on en ramasse pour la collection sous la capote de descente, histoire de tenir compagnie à « Joe le cactus ».Les oiseaux sont de la fête, pélicans, petites mouettes, échassiers inconnus au bataillon etc… Sur le sable immaculé, gesticulent de petits diables tout noir. Ce sont de petits lézards qui, curieux, viennent voir ce qui se passent. Si vous avez la négligence de laisser trainer une godasse, ils rentrent faire le tour du propriétaire, on ne sais jamais, et si ça faisait restaurant ? IMGP0359.jpg

L’Après midi sera « cool Raoul ». Après la sieste, c’est scrabble. Damien réussi même à battre Doudou, surtout avec quelques petits coups de rhouom dans le cornet (à piston) !

Dîner : poisson aïoli, puis dodo à l’heure des « gallinacés ».

Le lendemain nous sautons un peu plus loin, sur l’île de Noronqui. Le décalage sur la carte est énorme, et si vous pouviez voir notre trace GPS, vous pourriez constater que l’on a coupé à travers champs et escaladé quelques coraux !!! On navigue donc à vue, ce qui n’est pour déplaire au capitaine. A l’ancienne, et à la dure !!! Les îles ça se mérite ! Dit-il. Vers 11 heure nous jetons enfin l’ancre, et filons directement sous l’eau. Les fonds sont magnifiques comme « d’habe », toutefois j’ai croisé quelques raies, et … Devinez qui donc ? « Jojo El Requinos ». Il était de bonne taille, je pense qu’il ne m’a pas vu … J’étais seule sous l’eau, Doudou et Damien étaient bien plus loin. Que faire ? Est-ce-que c’est un gentil ? A-t-il, comme mère grand, de longues dents ? Sera-t-il accompagné de toute sa tribu ? La curiosité l’emporte. Je le file par derrière pour mieux l’observer. Il est tout seul, pas de cousins ou tantine en vue. On est en  « tête à queue ». Il n’a pas l’air du tout préoccupé par ma présence. Je le photographie donc dans ma tête pour pouvoir l’identifier après sur le grand livre des poissons … Mais il est plus rapide que moi, et me « sème » en 30 secondes. Dès que je remonte, je me précipite sur le « bouquin » de famille. Il s’agissait d’un requin nourrice, pas dangereux en général pour l’homme, mais il faut pas trop « l’asticoter non plus ». Il a de grandes dents et il peut lui monter « la boufaïsse » (grosse colère toute rouge, dans le midi) ! En général, ils baladent en famille, mais celui-là était un vieux loup solitaire.

On ira faire une petite balade sur l’île, puis sieste, et scrabble. Une vraie vie de « prolos » ! Le soir une « lancha »(petite embarcation rapide), vient récupérer les deux seuls touristes de l’île. Ca y est, on est à nouveau, seul au monde. Mais il me reste Wilson … N’est-ce-pas Les Lézards De La Lézardière !!!

Le soir, ce sera super pizza du père Damien sur Satchmo, suivie d’une vidéo sur Le Grand Eric, Tabarly bien sur, intéressant les fous des mers, et surtout impressionnants les gars quand ils grimpent au mat en pleine tourmente avec une facilité de vieux mérous (des mers, bien entendu !!!) . Le père Tabarly avait entre autres comme disciple, Olivier De Kersauzon, tout jeune, avec tout juste du poil au menton. IMGP0377.jpg

Mais nous sommes déjà le 1er juin au matin ! C’est vers les 10 heures environ, que nous aurons le grand plaisir d’avoir la visite des autorités qui nous demanderont de passer les voir pour faire les papiers sur Gran Roques ! Et oui, je ne vous l’avait pas dit, mais depuis que l’on est arrivé, on vit dans la clandestinité. Ras le bol de faire les papiers et de payer !!! Dans un premier temps, je m’affole, je veux y aller, contre vents et marées, (on aurait eu le vent en plein pif !). Puis, après conciliabule avec le père Damien, on décide de prendre la poudre d’escampette le lendemain, très tôt, avant que los guardianes se levantan !!! Direction los Avès. Ce sont des îles complètement désertes, « là où le bon dieu a perdu ces chaussures ». On sera plus que seuls au monde, et planqués des autorités !!! Mais ce sera pour le mois prochain, je vous dis donc :  « hasta la vista companéros ». Suite au prochain épisode le mois prochain !!! Certainement en retard, vu le décalage horaire et cartographique … IMGP0374.jpg

 

La Eva que suena todavia ….

 

 

 

 

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